Bugs et régression, les petits secrets bien gardés des plateformes Source to Pay
Pourquoi, alors que leurs services marketing font feu de tout bois sur la valeur des plateformes Source to Pay, les éditeurs se montrent-ils si discrets sur leurs indicateurs de stabilité applicative ? La qualité de la conception et du développement étant inégales d’un éditeur à l’autre, l’absence de transparence donne un avantage compétitif au mauvais ouvrier au préjudice du client et du bon artisan.
Le Source to Pay étend l’entreprise hors ses murs, la transparence du Support seule le rend sûr.
Trop de bugs tuent l’innovation
La qualité de développement des Source to Pay est très inégale d’un éditeur à l’autre. En ne songeant qu’à des éditeurs de taille internationale, j’ai vu des plateformes aux bugs par milliers, d’autres engoncés par leur dette technique, ne développant plus de nouveautés endogènes ou souffrant de l’intégration de leurs acquisitions. Plus une équipe de développement est engagée à corriger un code mal rédigé ou spécifié dans la précipitation, moins elle sera disponible pour innover et améliorer la plateforme logicielle au détriment de ses clients. Engagez votre éditeur Source to Pay à publier le statut de tous les tickets ouverts en cours à l’ensemble de ses clients. Un coup de fouet vital et nécessaire au bénéfice de tous.
La sécurité informatique des SI Achats : essentielle et incontrôlée
Chacun s’accordera à dire que, pour être vitales, les applications permettant la collaboration entre l’entreprise et ses fournisseurs sont parmi les plus exposées à un risque de pénétration. Pourtant durant ces quinze dernières années passées chez quatre éditeurs différents, je n’ai assisté qu’à quatre tests de sécurité demandés par un client, à chaque fois pour des raisons conjoncturelles. Les résultats et le plan d’amélioration de ces trop rares tests restèrent confidentiels, alors que la communauté des clients de l’application SaaS-Cloud était tout entière concernée.
Acheteurs et DSI, reprenez-vous et organisez-vous ! Seule une politique de tests de sécurité avec des résultats partagés à la communauté des clients permettra aux éditeurs de monter le niveau de leurs exigences.
Les demi-interfaces et les pseudo-connecteurs, ennuis en vue
Un constat malheureux : l’intégration – les interfaces et les connecteurs standards – ne fait pas l’objet d’investissement de la part des éditeurs, prétextant la réelle diversité des configurations des ERP et profitant d’un marché encore prêt à payer les prix demandés pour des interfaces et des connecteurs réécrits pour chacun des clients, avec une responsabilité partagée aux contours souvent flous.
Quel est le lien entre le support et les potentielles applications de monitoring ? Les capacités de reprises en cas d’arrêt, de traitement des erreurs sur flux entrants ou sortants… DSI et acheteurs, votre exigence ne peut qu’aider les éditeurs à progresser sur ces points de fragilité.
Votre éditeur vous donne-t-il accès à un tableau de bord de tous les tickets de support de tous les clients sur douze mois glissants ? Non ? Et pourquoi pas ?
SLA, le contrat de niveau de service
Avec raison les éditeurs demandent à leurs clients de respecter le format d’un SLA unique pour organiser de manière professionnelle une gestion de tickets unifiée (demande d’amélioration, régression fonctionnelle, trou de sécurité, bugs…). Cette unification du contrat de niveau de service permettra à l’éditeur, sous l’aimable pression de ses clients, de publier des indicateurs de performance et de qualité communs à tous ses clients.
Les directions marketing des meilleurs éditeurs ne manqueront pas de porter à la connaissance de tous la qualité objective de leur application, au détriment des mauvais artisans et au bénéfice de l’innovation.
A quand un Observatoire de la qualité des SI Achats ?
Rêvons alors à la création d’un Observatoire de la qualité des éditeurs SI Achats géré par l’association des acheteurs et portant sur quelques indicateurs clefs obligeant tous les éditeurs à intégrer la qualité de leurs développements et leurs implémentations comme clés de leurs futurs succès commerciaux.
Lectori salutem, Anthelme de Cyrénac
“L’esprit aime mieux ce qui confirme son savoir que ce qui le contredit.” Gaston Bachelard.