7 avril 2014

Le Crowd SRM, le SRM du XXIème siècle

Par Patrick Chabannes

Les études se succèdent, les convictions s’affirment, les programmes SRM l’attestent, la gestion de la Relation Fournisseurs est la clef de la performance continue. Coûteuse en temps et moyens, ces initiatives s’adressent à un panel restreint de fournisseurs stratégiques. Inversez la proposition. Tout contrat est une relation fournisseur. Pensez la multitude. Pensez Crowd SRM.

Paru dans la Lettre des Achats 226, Avril 2014

L’acronyme SRM, ou Supplier Relationship Management, recoupe des programmes menés le plus souvent par la direction des achats ou de la Supply Chain, mis en place dans l’espoir de réductions des risques et des coûts, d’une amélioration du service rendu, de la conformité des contrats et de l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement, avec en point de mire la possibilité d’offrir au client final une meilleure qualité et un meilleur usage. De l’idée à la réalisation se lèvent les obstacles classiques de ce type de projets : nécessaire impulsion du top management, coordination transversale, outillage informatique et un oiseau rare, le responsable SRM, un acheteur doté de capacités de communication, d’influence et de vision stratégique. 

Paru en novembre, le 2013 Global SRM Research Report, issu d’échanges entre les spécialistes de State of Flux et 425 organisations, est devenu le thermomètre de la relation fournisseurs. Les bénéfices des programmes SRM, malgré les difficultés de mise en œuvre, deviennent de plus en plus tangibles et 86 % des 522 répondants sont persuadés de l’importance de la gestion de la relation fournisseurs pour la performance de leur entreprise. L’amélioration de la maturité des organisations sur le sujet révèle un douloureux constat. En trois ans, le taux d’insatisfaction face à la pauvreté fonctionnelle des logiciels e-achat est passé de 60 % à 68 % !

Les fournisseurs à la porte de l’e-achat

Faut-il chercher ailleurs l’explication au fait que seulement 25 % des programmes SRM embarquent leurs fournisseurs ? Certainement pas dans un manque de volonté de leur part. Nombreux sont ceux qui paieraient pour bénéficier d’un tel niveau d’engagement de leur client à leur côté et pour partager avec lui une vision stratégique. 

Et pendant ce temps, les acheteurs continuent d’utiliser des outils logiciels internes au lieu de suites logicielles connues. De quelles fonctionnalités étranges les hommes du SRM ont-ils besoin pour ne pas trouver leur bonheur sur un marché annoncé comme mature ?

Un logiciel de gestion de contrat capable d’en suivre le cycle de vie ; un référentiel fournisseurs avec les données de dépenses et une segmentation ; des KPI de performance issus de l’intégration de données multi sources (contrat, spend, programme SRM, QCD de la production, évolution des chiffres financiers clefs) ; et enfin, et surtout dirais-je, une ergonomie rendant possible la collaboration avec des utilisateurs internes et externes occasionnels. Oui, occasionnels. Voilà la clef, le vrai besoin.

Agilité, instantanéité, modularité

Les programmes SRM s’appuient encore sur une organisation structurée et verticale, distribuant les tâches et contrôlant l’information mais le monde est entré dans le XXIème siècle : celui de la multitude, du changement permanent, cette ère nouvelle imposant la réalisation des idées au moment où elles sont énoncées.

Les sociétés les plus performantes ne choisissent pas leurs fournisseurs ou leurs clients. Elles se transforment pour être choisies. Et lorsqu’elles se seront transformées, les outils de dématérialisation seront de facto adoptés et même réclamés. 

Editeurs, prenez conscience de la sous-utilisation de vos solutions, recherchez-en les véritables raisons et développez une approche radicalement différente : développez pour la multitude. Développez le Crowd SRM permettant à vos clients de développer leur programme pour tous leurs fournisseurs et pour tous leurs prescripteurs.

Par Patrick Chabannes 
“À une époque de supercherie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire.” G Orwell in 1984